TOMBANT LE MASQUE
TOMBANT LE MASQUE
Contre la tentation du mutisme taciturne, pessimiste étoilé, il rêvait du babil des anges.
Son esprit faisait la sourde-oreille contre les révoltes blêmes que son coeur vulcanisait.
Impossible pourtant de réprimer le dictateur à la houppelande pourpre, il tenait d’une main tous les fils d’or.
Tapi au centre, de lui - l’unique, - dépendait la gestion des organes, et l’illumination de leurs millions de non-individus.
Ensuite, la toile s’était étendue, invisible d’abord, pure vibration arachnéenne, à tout l’espace concevable.
Pour finir, comme toute production fabuleuse, l’imagination avait fini, timide jusqu’à l’audace, par la faire apparaître.
Il y avait reconnu les reflets ondoyants, incertains, dont l’addition composait les traits d’un masque.
Ce n’est pas immédiatement qu’il reconnut, non sans mélancolie, que ce visage était le sien.