MUTATION RÊVÉE

                                     MUTATION RÊVÉE

Oiselets qui venez dans ma main picorer une miette de chance, quel plaisir cette amitié de ma paume ouverte !

Plus légers que l’air même, vous n’êtes que mélodie et diaprures de duvets, de rémiges douces.

Ah ! Vous accompagner au faîte, où tournoie l’éolienne solaire sous laquelle un guêpier s’est installé !

Plus haut encore, jusqu’où le martinet tire à travers le ciel des diagonales aptes à relier tous les degrés cardinaux !

Grâce à la bourre des nuages clairs, j’essuierais de mon esprit froncé la brillante sueur de ma solitude.

Embaumé par l’azur au parfum de lavande, mon corps astral, enveloppé des bandelettes du poème, durera.

Ce sera suffisant pour qu’en or philosophal enfin métamorphosé,

il ne perde plus jamais sa phosphorescence.

Les mieux acérés, les observateurs les plus pénétrants, y reconnaîtront sans efforts l'albédo de l’amour.